A Domodossola en Italie, au printemps 1967, Jean Genet a tenté de se suicider dans une chambre d'hôtel.
Les journaux de l'époque s'en sont émus, mais cet événement n'occupe que quelques lignes dans la plupart des biographies.
L'écrivain lui-même est resté silencieux sur les raisons de cet acte - un simple faux pas dans sa légende.
Il m'aura fallu vingt ans et ma propre histoire pour y voir le centre caché d'une vie.
Gilles Sebhan adopte une démarche plus fictionnelle et très personnelle dans Domodossola.
Ce nom étrange est celui d'une ville italienne où Jean Genet a tenté de se suicider en 1967. Un épisode peu connu mais qui résonne intensément chez Sebhan, lequel imagine partager avec Genet les mêmes affres sentimentales suscitées par des ruptures avec de jeunes amants impossibles, Abdallah pour Genet, Majed pour Sebhan.
Domodossola croise le destin, à la fois réel et fantasmé, de Genet avec le récit autobiographique de Sebhan. Son style élégant et un peu suranné, son regard désenchanté, éclairent le destin de Genet sous un jour mélancolique. - ( Jean-Marie Gavalda, Midi Libre)
Plus qu'un essai biographique, ce récit se présente comme une rêverie poétique sur la tentative de suicide que Genet aurait faite, au printemps 1967, à Domodossola (Italie), où il s'était déjà rendu quelques années auparavant en compagnie de son jeune ami Abdellah Bentaga, mort entre-temps. L'auteur met en parallèle cette passion pour un jeune amant, Majed, arrêté aux Pays-Bas quarante ans plus tard, en 2007.
"J'ai décidé, moi aussi, de prendre le train, j'ai voulu savoir si la vie pouvait continuer après et, comme s'il s'agissait d'aller chercher là-bas le sens de quelque chose, je suis parti."
- ( René de Ceccatty, Le Monde)
C'est un double portrait, deux histoires qui se font écho autour du spleen amoureux. Avec, d'un côté, Jean Genet et son amour fou pour Abdallah, un athlète de cirque rencontré dans les années 50 qui deviendra sa muse. De l'autre, l'auteur de courts et doux récits, épris d'un jeune clandestin pour lequel il sacrifie tout (ou presque). Petit exercice de catharsis amoureuse, autoportrait intimiste: quelques épines en moins dans le coeur. - ( Emily Barnett, Grazia).
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