2006
La Dette

Le narrateur s'interroge sur son père qui a porté l'étoile jaune pendant l'Occupation et a participé à la guerre d'Algérie dans l'armée française : a-t-il torturé ? Ce récit est une recherche frénétique de la vérité : vérité sur le père et vérité sur soi. Dans la quête du plaisir
auprès de jeunes Arabes, peut-être s'agit-il avant tout d'effacer une dette comme on se libère de la violence d'un mauvais rêve.

 

yehia légende

théâtre

Ce n'est pas la première fois qu'un roman traite de la culpabilité qui tourmente ceux qui perdent leurs parents. Ni qu'on établit une corrélation entre le deuil et le déchaînement du désir. Plus que le sujet, ce qui fait le prix de ce récit, c'est que l'auteur ne tergiverse pas, il tranche le mot. Au-delà de sa crudité, il ne manque pas d'humour. Sa façon de modifier sans cesse le tour de ses fantasmes selon ses envies du moment est de la plus haut cocasserie. Son style a en outre une force de persuasion irrésistible. Sans qu'il y ait un quelconque suspense, chaque phrase conduit à la suivante, rien ne peut rompre la chaîne. N'est-ce pas ce qui distingue l'écrivain de l'écrivant ?
(Le Nouvel Observateur)


Le narrateur, homosexuel et nommé Sebhan, interroge le rapport au père et à l'origine pour démêler son désir : «J'étais arabe. J'étais né arabe sur une terre étrangère, une terre ennemie. Je ne dis pas je suis.» Cette recherche devient fantasme et surtout littérature: «j'étais un tortionnaire arabe, je rêvais de baisser des pantalons, de faire jouir de force». Une écriture tranchante et sobre.
(Libération)